Jean-Noël Tronc, né le 25 décembre 1967 à Paris, est un chef d’entreprise français. Il a occupé des fonctions de dirigeants dans différents secteurs, publics et privés, en France et à l’international, dans le conseil et l’analyse stratégique, les télécommunications, l’informatique, les médias, la gestion des droits d’auteur, l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle.
Formation
Jean-Noël Tronc est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (1988) et de l’ESSEC (1993). Il a enseigné à HEC sur les Autoroutes de l’information et la privatisation des télécommunications, à l’ENA sur le passage à l’administration électronique et la régulation du numérique, et à l’Institut d’études politiques de Paris sur l’histoire des technologies depuis le XVIIIème siècle et sur l’entrée dans la société de l’information à travers les innovations scientifiques et leurs conséquences économiques et sociétales.
Fils d’un ingénieur, il s’initie dès la fin des années 70 à la programmation informatique et passe son brevet de Cobol dans le cadre de la formation interne d’intégration au sein du Cabinet Andersen Consulting (devenu Accenture) en 1993.
Dans le cadre du réseau des clubs Opinions, dont il est le cofondateur, et des clubs Convaincre, proches de Michel Rocard, il anime des groupes de réflexion sur la construction européenne et les débats entre approfondissement et élargissement, ainsi que sur la Guerre du Golfe en 1991 et les questions de défense et de lien armée-nation.
Après avoir effectué un stage au Consulat Général de France à Jérusalem durant l’été 1987 aux côtés du Consul Jean-Claude Cousseran, futur DGSE, juste avant le déclenchement de la première Intifada, qui lui permet de rencontrer des personnalités israéliennes et palestiniennes et de se rendre à Gaza, il lance le groupe de réflexion Dialogue euro-arabe dans le contexte des conflits au Moyen-Orient et de la montée de l’islamisme et des tensions en Europe comme l’affaire du voile de Creil en France et des polémiques mondiales sur la publication du roman Les Versets Sataniques de Salman Rushdie en 1989.
Pendant ses études, de 1989 à 1992, il est assistant parlementaire de Gérard Fuchs, responsable des questions européennes au Parti Socialiste, ancien président de l’Office National d’Immigration, député français et membre de la Commission de la Défense à l’Assemblée nationale, engagé notamment sur les questions d’immigration et d’intégration, d’industrie et de défense, puis député européen et Vice-président des affaires économiques, monétaires et de la politique industrielle du parlement européen. Il suit à ses côtés les réflexions sur l’avenir du service national et des programmes militaires, les questions de développement économique en Ile-de-France. Au Parlement européen et au sein de l’Union des Partis socialistes et sociaux-démocrates européens (embryon du futur PSE et de l’actuel groupe S&D au Parlement européen) où il représente le PS à des groupes de travail, il travaille en particulier sur les négociations pour le futur Traité de Maastricht, les dossier sur l’Union économique et monétaire, la future création de l’Euro ainsi que le soutien aux pays d’Europe centrale et orientale après la chute du Mur de Berlin.
Il accompli son service militaire en 1991-1992 et rejoint, après son instruction durant l’été 1991, au moment du putsch militaire à Moscou contre Gorbatchev, le Contrôle Général des Armées au sein du service de la documentation, chargé notamment de suivre les programmes militaires américains, et participe aux travaux d’analyse sur le passage à l’armée de métier.
Parcours professionnel
Débuts (1993 – 1997) :
Andersen Consulting (1993-1995)
Il commence sa carrière en tant qu’ingénieur conseil chez Andersen Consulting en 1993, devenu depuis Accenture, où il participe à plusieurs missions informatiques dans le secteur de la défense et des télécommunications. Il travaille ainsi sur le projet de numérisation de la fonction RH de l’Armée de terre, sur le projet de satellites Iridium, constellation de téléphonie satellitaire lancée par Motorola en réutilisation d’un programme issu de la Strategic Defense Initiative lancée par le Président Reagan, pour l’opérateur américain AT&T et pour France Télécom Réseaux et Services Internationaux, là aussi dans le domaine des satellites et de la téléphonie mobile.
Commissariat général au Plan (1995-1997)
De 1995 à 1997, il est chargé de mission pour les réseaux de télécommunications au Commissariat général au Plan avec Jean-Baptiste de Foucauld puis Henri Guaino, au sein du service dirigé par Michel Matheu, en charge des grandes infrastructures de transports, de télécommunication et d’énergie.
En 1995, il est rapporteur du rapport au Premier ministre Alain Juppé sur le service public (rapport Le Service public, sous la présidence de Renaud Denoix de Saint Marc, 1er janvier 1996), relatif à la mise en œuvre de la libéralisation des services publics en Europe et qui conduit à la création du régulateur indépendant des télécommunications, l’ART (Autorité de Régulation des Télécommunications) devenue l’ARCOM, dont les travaux se déroulent notamment durant les grands grèves de 1995 contre la réforme des retraites.
Il contribue aux travaux sur la mise en oeuvre des deux lois de 1997 sur les télécommunications, consacrées à l’ouverture à la concurrence et à la mise en place du nouveau cadre de régulation et au changement de statut de l’opérateur public France Télécom. Il participe à la mission Beaussant (1996), confiée à Antoine Beaussant, président du GESTE, groupement des éditeur de services télématiques en ligne, par le ministre délégué aux télécommunications, François Fillon, et à la mission Falque-Pierrotin, confiée à Isabelle Falque-Pierrotin, membre du Conseil d’Etat et future présidente du Forum des Droits de l’internet, puis de la CNIL, sur la régulation d’internet (1997).
Il coordonne la préparation du rapport du groupe de travail du Plan sur Les Réseaux de la société de l’information (rapport du Plan sous la présidence de Thierry Miléo, octobre 1996), qui plaide pour une ouverture à la concurrence des secteurs des télécommunications et une politique de soutien au développement d’internet en France. Le rapport Miléo prend ainsi la suite des rapports de Thierry Breton sur les téléservices (1995) et de Gérard Théry sur les autoroutes de l’information (1995). Sa publication donne lieu à certaines polémiques avec les partisans du Minitel qui critiquent la proposition d’un virage vers internet préconisée par le rapport Miléo.
Jean-Noël Tronc pilote les premiers travaux au sein des services du Premier ministre sur l’internet. A la demande du Secrétaire général du gouvernement il anime au sein du Commissariat général du Plan le groupe de travail des administrations de l’Etat qui aboutit à la création du nom de domaine internet « .gouv.fr » pour identifier les sites internet de l’Etat.
Il supervise la création du site internet du plan, l’un des premiers sites internet au sein de l’Etat à publier une partie de la documentation publique sous forme gratuite, et participe aux réflexions sur la diffusion des données publiques en ligne qui créent des tensions sur les modèles économiques ou juridiques en place, en particulier pour la diffusion alors payante du Journal Officiel sous la forme d’une concession exclusive à l’opérateur français ORTélématique critiquée pour son effet d’empêchement de l’accès des fonctionnaires au droit sous forme numérique, du fait du blocage du pallier Minitel choisi pour le service JOEL (Journal Officiel en Ligne) à 7 francs la minute de connexion.
Membre de la section française de l’Internet Society (ISOC), il fait partie à l’époque des pionniers de l’internet français, à l’instar de personnalités comme Bruno Oudet, président du chapitre français de l’ISOC, Philippe Lemoine, Daniel Kaplan, ou Jean-Paul Baquiast. Il est l’auteur d’une série d’articles sur l’internet et sur la régulation des télécommunications dans des publications de référence comme celles de la Documentation Française ou du Corps des Mines.
Cabinet du Premier ministre (1997 – 2002) :
Entre 1997 et 2002, il est conseiller pour les technologies et la société de l’information du Premier Ministre Lionel Jospin et pilote à ce titre la politique publique pour le secteur numérique et Internet de la France. Il participe à l’élaboration de la stratégie de Lisbonne, adoptée en mars 2000, qui prévoit de faire de l’Europe « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010 ».
Il élabore pour le Premier ministre le discours d’Hourtin sur l’entrée de la France dans la « société de l’Information », qui est considéré comme le point de départ du virage vers l’internet en France, à l’époque bloquée dans l’impasse que devient progressivement le Minitel. De 1997 à 2002 il coordonne l’élaboration puis pilote la mise en oeuvre du Programme d’action gouvernemental pour la société de l’information (PAGSI). Il est notamment à l’origine de la libéralisation de la cryptologie en France, de la création du Brevet informatique et internet (BII) devenu Pix en 2017, de la création des espaces publics multimédias pour la formation du public, du développement du portail Légifrance, de la création de la mission pour les technologies de l’information et de la communication, agence interministérielle qui développe l’intranet gouvernemental et les choix techniques de l’informatique de l’État, devenue la Dinum, et de la circulaire sur les sites internet de l’État rendant obligatoire le respect des standards du World Wide Web Consortium pour l’accès des mal-voyants et non-voyants à l’internet (1999).
Il participe à la définition des actions de soutien à l’innovation (création des bons de souscription de parts de créateur d’entreprise – BSPCE, dispositif fiscal pour les startups), à l’essor du haut débit, et notamment à l’ouverture en octobre 1999 de la boucle locale de France Télécom aux fournisseurs d’accès internet comme Free, au commerce électronique à partir des recommandations du rapport de Francis Lorentz , à l’équipement des écoles primaires en accès internet, au renforcement des moyens de lutte contre la cybercriminalité avec la création de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication et de la Direction centrale de la sécurité des systèmes d’information, (devenue l’Ansii, au sein du Secrétariat général de la Défense nationale), à l’adaptation du droit (loi portant adaptation du droit de la preuve aux technologies de l’information et relative à la signature électronique, mars 2000) ou à la diffusion de l’internet culturel (création du portail Gallica par la Grande Bibliothèque).
Avec son homologue américain, Ira Magaziner, et l’Australien Paul Twomey, il représente l’Europe dans les négociations sur la réforme du système mondial de gestion des noms de domaine sur internet qui conduit à la transformation de l’IANA (Internet Assigning Names Authority) en ICANN. Ses échanges avec John Postel, patron de l’IANA faciliteront le dialogue avec les Américains. Avec Ira Magaziner, il élabore la déclaration franco-américaine sur la société de l’information et le commerce électronique signée lors du voyage officiel de Lionel Jospin aux États-Unis, accompagné de Hubert Védrine, Dominique Strauss-Kahn, et Claude Allègre. Avec le gouvernement finlandais, il élabore une déclaration commune sur la société de l’information en 2001.
Le projet de loi sur la société de l’information, annoncé par le Premier ministre en 2000, qui doit devenir la première grande loi internet en France, ne sera finalement pas adopté et une partie de ses dispositions seront ensuite progressivement mises en oeuvre dans la décennie suivante à travers divers textes, comme la loi pour une République numérique du 7 octobre 2016.
Telecom & audiovisuel (2002 – 2011) :
De 2002 à 2007, il travaille au sein du Groupe France Télécom où il est successivement directeur de la stratégie et de la marque et membre du comité exécutif d’Orange France, la filiale de téléphonie mobile d’Orange en France, président du Conseil d’administration d’Orange Réunion (2004-2006), directeur marketing mobile (2006), Directeur général d’Orange France (2006-2007), et conseiller spécial du Président Directeur général de France Télécom.
De 2008 à 2010, il est Président de Canal+ Overseas, filiale du groupe Canal Plus chargée des filiales de télévision payante du groupe dans l’Outre-Mer et à l’international. Il préside les filiales de Canal+ Caraïbes (Antilles-Guyane), Canal+ Réunion Mayotte, Canal+ Maurice (avec le groupe Currumjee), Canal+ Nouvelle-Calédonie. Il conduit la transformation du groupe en Afrique où le groupe change son modèle économique en lançant des offres prépayées, acquiert un nouveau satellite, ouvre de nouvelles filiales (Cameroun, Gabon, Madagascar),en plus des filiales du Sénégal et de Côte d’Ivoire. Il pilote le lancement d’une nouvelle filiale au Vietnam (K+) en 2008 et le retour de Canal + au Maghreb en 2009.
Sacem (2012 – 2022) :
Le 20 juin 2012, Jean-Noël Tronc est nommé Directeur général de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) , première société d’auteurs au monde, succédant ainsi à Bernard Miyet. Sous sa direction, le dépôt en ligne des œuvres par internet est ouvert en 2014 et le paiement en ligne des droits en 2015. La Sacem signe par ailleurs des accords commerciaux avec les principales plateformes internet, comme YouTube en 2013, Netflix en 2014 et Apple Music en 2015.
En 2019, il voit aboutir son combat en faveur de la défense des droits d’auteur, à travers l’adoption au Parlement européen de la directive visant à mieux rétribuer les médias et les artistes à l’ère du numérique, directive qui permet aussi la reconnaissance du droit voisin pour la presse au niveau européen.
Dans le cadre de ses fonctions à la Sacem, Jean-Noël Tronc a été président du Groupement Européen des sociétés d’auteurs et de compositeurs (GESAC) de 2020 à 2021, membre du conseil d’administration de la Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et de Compositeurs(CISAC) (de 2012 à 2021), membre du conseil d’administration de la Coalition pour la diversité culturelle, et Président du Conseil d’Administration d’Armonia, plateforme européenne de licences pour les services internet qui regroupe les sociétés d’auteurs européennes.
CNED (2022 – 2024) :
En mars 2022, il prend la direction du Centre national d’enseignement à distance (Cned) , établissement public d’éducation et de formation dont la mission est d’accompagner les réussites de publics de tous niveaux, de l’enseignement scolaire au post-baccalauréat (enfants, adultes, salariés en reconversion ou en reprise d’étude, élèves empêchés, élèves à l’étranger, sportifs de haut niveau, etc) avec 132 000 inscrits dont 80 000 élèves en primaire et secondaire, et plus de 40 000 adultes en formation continue.
En tant qu’établissement public, le Cned est placé sous la tutelle directe du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Son périmètre d’activité s’élargit avec le décret paru en avril 2023 qui confirme sa mission d’établissement de complémentarité au système éducatif. Ses missions intègrent, dans la suite de la crise Covid durant laquelle le Cned s’était vu demander d’ouvrir gratuitement tous ses cours scolaires sur internet, une stratégie de « plateformes grand public » qui complètent sa mission historique d’appui aux publics scolaires qui ne peuvent suivre une scolarité normale.
Sous son impulsion, le Cned lance en juin 2023, en partenariat avec Radio France, la première formation aux enjeux écologiques en ligne et gratuite ouverte à tous les Français, le « B.A.-BA du climat et de la biodiversité ». Le Cned développe également une plateforme de formation pour les élus des collectivités locales sur la résilience des infrastructures essentielles, ainsi qu’une plateforme d’information des parents sur la lutte contre le harcèlement scolaire.
Le nouveau contrat d’objectifs et de performance (2023-2026) du Cned est rendu public en avril 2024 et renforce la dimension d’établissement de complémentarité pour le système éducatif et de plateforme grand public pour la formation aux grandes transitions.
Il a quitté le CNED en juillet 2024.
ESSEC 2024-
En novembre 2024, l’ESSEC lui confie la direction exécutive de sa Chaire Media & Digital, créée en 2005 par Serge Hayat, entrepreneur, producteur de cinéma et auteur, l’une des plus anciennes et des plus sélectives de la Grande Ecole, avec pour objectif sa transformation en l’élargissant à l’ensemble des industries culturelles et créatives (ICC), ainsi que le cours sur l’économie des ICC, ouvert aux étudiants du Bachelor, de la Grande Ecole et des Masters. Le nouveau directeur académique de la Chaire est Guillaume Chevillon, professeur à l’ESSEC et co-fondateur du Metalab de l’ESSEC.
Vie privée
Il est marié à Marianne Julliard, magistrate, et est père de quatre enfants.
Activités et engagements politiques
En 1986, il crée la scission des clubs des jeunes rocardiens Forum, dirigés par Manuel Valls , Alain Bauer et Stéphane Fouks et lance le réseau de clubs Opinions à Sciences Po, qui essaimera par la suite dans d’autres établissements. Parmi les membres de ces clubs, Edouard Philippe, Alexis Kohler ou encore Emmanuel Moulin. En 1988, il créé le cercle « Dialogue euro-arabe », suite aux violences provoquées par la publication du roman Les versets sataniques de Salman Rushdie et de « l’affaire du foulard » à Creil.
Il devient vice-président des clubs Convaincre, proches de Michel Rocard, en 1989.
En 1988 il devient assistant parlementaire du député socialiste Gérard Fuchs, alors vice-président de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale, délégué national du Parti Socialiste pour les questions européennes, dont il sera ensuite l’assistant parlementaire au Parlement Européen. A ce titre il participe aux négociations en vue du Traité de Maastricht et représente le parti socialiste français aux travaux de l’UPSCE, futur PSE, relatives à l’ Union Économique et Monétaire.
En 1992, il participe à la campagne pour le Oui au Traité de Maastricht. Durant les années de crise du PS, postérieures au renvoi de Michel Rocard par François Mitterrand en février 1991, remplacé par Edith Cresson, à qui succède Pierre Bérégovoy jusqu’à la déroute électorale des légistatives de 1993, il fait partie de la génération des jeunes responsables politiques au PS qui s’engagent fortement contre les dérives du second septennat de François Mitterrand, notamment par la diffusion de deux textes, « Changer de président« , en 1992, et « Debout les idéologues » en 1994, pour dénoncer le soutien apporté par François Mitterrand à la liste de Bernard Tapie aux élections européennes contre celle du parti socialiste dirigée par Michel Rocard. En octobre 1996, il participe comme intervenant au Forum de Grenoble RéGénérations organisé par Esprit, la fondation Saint-Simon, Le Monde et la Ville de Grenoble qui contribuera à l’élaboration d’une nouvelle synthèse programmatique à gauche, en parallèle de la reconstruction du PS par Lionel Jospin.
Durant la campagne législative de 1997 provoquée par la dissolution décidée par Jacques Chirac, il participe à l’équipe de campagne pour l’élaboration des argumentaires du PS et définit la stratégie pour une politique publique en faveur du numérique et d’un virage vers l’internet. Durant les cinq années qu’il passe aux côtés de Lionel Jospin il participe à l’animation de la réflexion sur le numérique au PS et notamment à la fondation de la section TemPSRéel. En 2002 il coécrit avec Christian Paul, Maurice Ronai et Dominique Strauss-Kahn la note de la Fondation Jean Jaurès Vers la cité numérique qui propose des mesures pour prolonger les actions engagées à travers le Programme d’action gouvernemental pour la société de l’information entre 1997 et 2002. Pendant la campagne présidentielle de 2002 il coanime avec le député Patrick Bloche la web campagne de Lionel Jospin.
Durant la campagne présidentielle il est présenté par Le Monde avec Pierre Berger comme l’un des patrons qui soutiennent Ségolène Royal. A l’issue de la campagne, il fait partie des fondateurs du club des Gracques.
Autres activités
En 1999, le Journal du Net en fait la personnalité Internet de l’année. En 2000 il est « guest speaker » à l’Internet Society, où Vint Cerf, co-inventeur du protocole IP, protocole de base de l’internet, l’accueille.
Le 1er juin 2006, il est nommé membre de la Commission d’Accès aux Documents Administratifs(CADA) par le Premier ministre Dominique de Villepin en tant que personnalité qualifiée au titre du numérique.
Jean-Noël Tronc est cofondateur de Nonfiction, portail des livres et des idées, lancé en 2007 sur le modèle de la New York Review of Books, à l’initiative du journaliste et chercheur Frédéric Martel, qui compte plus de 800 contributeurs réguliers, experts, universitaires, journalistes.
Il fait partie des membres fondateurs du think tank Terra Nova en 2008, créé par Olivier Ferrand. Dans ce cadre, il est notamment à l’origine de la note de Terra Nova de 2011 Extension du domaine de l’aliénation opposée à la légalisation des mères porteuses, co-signée par un ensemble de personnalités de gauche parmi lesquelles les professeurs René Frydman et Olivier Lyon-Caen, Gisèle Halimi, Élisabeth Guigou, Sylviane Agacinski, Caroline Eliacheff, Caroline De Haas , Laure Adler, Laurence Dumont, Alain Claeys, Benoit Hamon, Jean-Marc Ayrault, ou Lionel Jospin.
En 2022, il critique dans une tribune le choix de Roberta Metsola comme nouvelle présidente du Parlement européen au motif que celle-ci est opposée au droit à l’avortement.
Il est membre de la Commission pour la Libération de la Croissance Française, créée par le Président de la République Nicolas Sarkozy, sous la présidence de Jacques Attali, en 2007-2008. Le rapport remis en 2008 présente les 316 décisions qu’a retenu la Commission pour libérer la croissance française . La proposition de suppression du département dont il est à l’origine, reprise par la Commission, sera écartée par le Président Sarkozy.
Entre 2008 et 2011 il est membre du Conseil Scientifique de l’Enseignement Scolaire, en tant que personnalité qualifiée, présidé par Edgard Morin, aux côtés notamment de Claudie Haigneré, présidente de Universciences et de Laurent Bigorgne, directeur de la fondation Agir pour l’École. En 2011 il est nommé vice-président du Comité d’experts chargé d’examiner les projets de l’appel à projet « E-Education », lancé dans le cadre du Fonds National pour la Société Numérique (FSN).
Il soutient l’action pour l’intégration des minorités visibles en France du Club XXIe siècle dont il a été membre du Conseil scientifique entre 2018 et 2023 avec d’autres personnalités comme Mercedes Erra, Pascal Blanchard ou Lilian Thuram.
En mars 2021, il fait partie des signataires de l’appel « Non à une génération sacrifiée », demandant la mise en œuvre d’Etats généraux pour les moins de 25 ans impactés par la pandémie.
En octobre 2023, il fait partie des personnalités qui signent l’appel Opposons à la haine l’exigence de concorde rédigé par Hakim El Karoui, Sadek Beloucif, Henri Hajdenberg et Pierre Saragoussi.
En juillet 2024, il contribue à l’appel de six think tank (Club XXIème Siècle ; Confrontations Europe ; Fédération Léo-Lagrange ; Fondation Jean Jaurès ; Les Gracques ; Terra Nova « Le déclin ou le sursaut » publié dans Le Nouvel Obs le 1er juillet 2024, avant le second tour lors de la campagne législative qui suit la dissolution décidée par le président de la République Emmanuel Macron le 10 juin.
Activités dans les secteurs culturels
En 2004, il crée le festival Orange Films Courts, festival international de court-métrage, et engage Orange France dans le soutien au court-métrage notamment au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand.
En 2011, il préside la commission des aides sélectives du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) à la promotion des œuvres cinématographiques à l’étranger.
Il est membre de l’Académie des Césars depuis 2007.
Entre 2012 et 2021 il préside le Fonds Culturel Franco-Américain (FCFA) , qui réunit la Sacem, la Motion Pictures Associate (MPA), la Directors Guild of America (DGA) et la Writers Guild West of America. Le FCFA organise le festival de films français à Los Angeles City Of Lights, City Of Angels et contribue, avec la Film Foundation de Martin Scorsese et la Cinémathèque Française à des restaurations de films.
En 2019, il créé à Cannes la master class A life in soundtrack qui célèbre des talents comme Alexandre Desplat et Bertrand Tavernier.
Au sein de la Sacem, il créé Sacem Université, une plateforme en ligne qui propose notamment le premier Mooc gratuit sur le droit d’auteur, les Fabriques à Chanson , qui permettent à des compositeurs de faire réaliser des chansons par les élèves dans les écoles, et le Musée Sacem, qui permet de présenter au public les archives de la société d’auteurs à travers des expositions thématiques consacrées aux créateurs et à l’histoire des œuvres et du patrimoine musical et poétique de la Sacem.
En 2013, il est à l’origine de la création de France Créative, mouvement qui rassemble les principaux secteurs culturels français et produit des études confiées au cabinet EY sur le poids économique de la culture en France (2013, 2017), en Europe (2015) et dans le monde, en partenariat avec l’Unesco (2015).
À la demande de Lionel Zinsou, il anime le cluster Industries Créatives et Culturelles de la Fondation AfricaFrance entre 2013 et 2017 dont les travaux réunissent un ensemble de personnalités des secteurs culturels de France et de nombreux pays d’Afrique. Parmi les propositions issues de ces travaux, l’extension du périmètre d’intervention de l’Agence Française de Développement aux industries culturelles est décidé par François Hollande en 2016. Au Sommet de la Francophonie de Tananarive en décembre 2016 il organise, à la demande du Président Hollande, une rencontre avec le Président sénégalais Macky Sall et une délégation d’artistes composée de la réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang et des musiciens Wally Badarou, Jacob Desvarieux et Passi.
En 2017, dans un entretien à la revue Commentaire avec le compositeur Karol Beffa, il plaide pour le rétablissement de l’enseignement et de la pratique musicale à l’école et appuie la généralisation des chorales dans les écoles à l’initiative de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale.
En 2018, il lance les Rencontres de la Recherche et de la Création, en partenariat avec le ministère de la Culture.
En février 2018, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian lui confie la mission de fédérer la famille prioritaire ICC à l’export, pour succéder à Isabelle Giordano.
En mars 2019, il publie Et si on recommençait par la culture ? – Plaidoyer pour la souveraineté européenne qui contient 18 propositions pour renforcer l’identité culturelle de l’Europe et sa souveraineté en matière d’industries créatives et de régulation du numérique. Parmi celles-ci, la proposition de faire figurer des visages de personnalités incarnant l’identité de l’Europe est reprise par la présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde, qui annonce en décembre 2021 une refonte des billets en euro pour 2024 . Il y plaide également pour la création d’un chapitre sur l’histoire de l’Europe dans les manuels scolaires, un programme d’innovation pour des traducteurs instantanés, l’augmentation des budgets de France Médias Monde, des consulats européens communs à l’étranger ou encore la création d’une Ecole de Guerre européenne.
En 2019, il cosigne l’ « Appel pour un recrutement inclusif » de la Fondation MOZAÏK visant à inciter « les entreprises à garantir l’égalité de traitement à tous les talents et à toutes les compétences ».
En 2020, il fait partie des premiers administrateurs du nouveau Centre National de la Musique créé par le ministre de la Culture Franck Riester dont il défend les missions d’intérêt général et notamment le rassemblement de toutes les esthétiques musicales et de tous les métiers de la filière musicale dans la nouvelle « maison commune ». A ce titre, il contribue à l’intégration réussie du Bureau Export de la Musique, dont il a été vice-président, au sein du nouveau CNM, et la contribution financière des organismes de gestion collective de la musique.
Durant la crise de la Covid-19, il coordonne les efforts des acteurs européens des secteurs culturels pour obtenir de la Commission européenne un engagement à soutenir les ICC, avec l’appui d’une étude du cabinet EY qui identifie trois scénarios de sortie de crise, avec ou sans soutiens exceptionnels, notamment pour les acteurs les plus frappés par la crise comme le spectacle vivant et le cinéma, et plus généralement les auteurs et les interprètes. En France, il obtient, avec l’appui du ministère de la Culture et du CNM, le fonds de soutien dédié aux auteurs-compositeurs et son extension aux éditeurs de musique.
En 2021, avec Roselyne Bachelot, alors ministre de la Culture, il défend la rémunération pour copie privée malgré de fortes tensions avec les acteurs du secteur du reconditionnement et des divergences au sein du gouvernement avec le secrétaire d’Etat chargé du numérique, Cédric O, malgré la décision du Premier ministre Jean Castex de soutenir la position de la ministre de la Culture.
Il est à l’origine du projet de gestion collective du nouveau droit voisin pour la presse par la Sacem. Avec Alain Augé, alors président du Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM), ils décident de confier la présidence de la future structure « organisme de gestion collective » (OGC) à Jean-Marie Cavada durant l’été 2021.
En 2023, il est à l’origine de la donation des œuvres de la compositrice de musique contemporaine Nicole Lachartre à la Bibliothèque nationale de France et de la création du Fonds Lachartre. Nicole Lacharte, décédée en 1992, est une compositrice de musique électroacoustique et de musique classique, élève de Darius Milhaud et de Pierre Schaeffer au GREM, qui a travaillé avec Pierre Henry et fondé en 1974 l’ACIC (Association pour la Collaboration des Interprètes et des Compositeurs). C’est à Nicole Lacharte, amie de ses parents, qu’il doit ses premières découvertes musicales en musique contemporaine. Il en est, avec son père, l’ayant-droit à la Sacem.
Il est membre de la Société des Gens de Lettre et sociétaire de l’Adami.
Il est membre du Haut Conseil culturel franco-allemand (HCCFA ) / Deutsch-Französischer Kulturrat (DFKR), depuis 2021. Créé en 1988, le HCCFA (DFKR en allemand) est une structure bilatérale et binationale qui participe à la coopération culturelle franco-allemand, dans la suite du Traité de l’Elysée du 22 janvier 1963. Il regroupe des personnalités et des professionnels français et allemands représentant différents horizons culturels. Il conseille les gouvernements français et allemands en matière de politique culturelle, il met en œuvre, par l’intermédiaire de ses membres, des initiatives franco-allemandes dans différents domaines de la culture et il encourage notamment par le parrainage (sans aide financière), des initiatives franco-allemandes culturelles remarquables.
Films
– Jean-Noël Tronc apparaît dans une scène du film Comment c’est loin réalisé par Orelsan (2015)
– Il interprète le rôle d’un maire dans le film En guerre de Stéphane Brizé (2018)
Distinctions
– Prix de l’Internet Society (1998)
– Prix Net 20 du Journal du Net (2020)
– Grand Prix du Droit d’Auteur de la SPA, société portugaise des auteurs (2020)
– Chevalier de la Légion d’honneur, promotion du 1er janvier 2021